futur lieu de vie.
Parfois, il s’agit seulement de transmettre au cheval les indications relatives au déménagement. Mais il arrive qu’il faille en outre le rassurer sur son transport lorsqu’il n’est pas à l’aise avec les déplacements.
Le cas de Jumper, le cheval de Nicole
C’est la situation qui s’est présentée lorsque Nicole m’a contactée quatre semaines avant le changement d’écurie de Jumper. Elle était très inquiète parce qu’elle connaissait bien son compagnon et savait qu’il avait une sainte horreur du van. Elle m’a raconté qu’il n’avait ainsi pas eu beaucoup d’occasions de voyager parce que chaque fois qu’elle pouvait lui éviter cette expérience, elle le faisait. Toutefois, quand il était impossible de faire autrement, c’était toute une histoire et, finalement, tout le monde était traumatisé.
Nicole se faisait donc énormément de souci à l’avance par rapport au transport de Jumper, mais elle s’en faisait aussi pour la découverte et l’appropriation de son nouveau lieu de vie. En effet, Jumper avait toujours vécu dans l’écurie où il vivait alors, et il avait noué de forts liens tant avec ses copains de box qu’avec les humains qui s’occupaient de lui sur place. Il y avait ainsi beaucoup d’informations à donner à Jumper et il fallait le rassurer ainsi que sa propriétaire.
Le processus mis au point en vue du déménagement de Jumper
Vu l’ampleur de la tâche, j’ai proposé à Nicole de mettre à profit les quatre semaines que nous avions devant nous en faisant plusieurs communications avec Jumper afin qu’il soit vraiment bien préparé pour le grand jour et qu’il n’y ait absolument aucune surprise pour lui. C’était un véritable travail à « quatre mains et pattes ». Nicole a ainsi dû me donner les éléments précis relatifs au jour du déménagement : la date, le moment de la journée, les intervenants, le mode de procéder pour entrer dans le van, l’identité du conducteur du véhicule, la durée du trajet, le descriptif de la nouvelle écurie, la disposition de son box, les intervenants sur place, l’identité des éventuels copains connus de Jumper dans son nouveau lieu de vie, son emploi du temps des premières heures, ses futures activités, le changement éventuel de nourriture, etc. Nous avons ainsi, à deux, décortiqué la journée de Jumper afin de lui en transmettre le programme détaillé et qu’il puisse l’anticiper le mieux possible.
Lorsque j’ai fait la communication avec Jumper, j’ai d’abord procédé comme d’habitude aux éléments factuels d’identification afin que Nicole puisse valider que j’étais bien en contact avec son cheval. Très vite, elle a pu confirmer que le caractère, la description de son lieu de vie (dont un élément bien précis posé juste devant son box), sa nourriture, le palefrenier (dont le nom m’avait été soufflé par Jumper) et ses caractéristiques physiques étaient correctes et que la connexion avait bien été créée avec son équidé.
Jumper était conscient que quelque chose se préparait. Il sentait une agitation et une inquiétude autour de lui de la part de Nicole. Il percevait beaucoup d’éléments mais il régnait encore pour lui un certain flou qui contribuait à son excitation légèrement anxieuse. Il avait donc hâte que quelqu’un lui donne enfin des informations. Il m’a ainsi accueillie avec beaucoup de curiosité et l’envie d’obtenir le plus de détails possibles.
J’ai alors repris tous les éléments donnés par Nicole et lui ai expliqué, presque heure après heure, comment allait se dérouler la journée du déménagement (préparation, transport, trajet, arrivée et nouvelle écurie). Tout allait très vite parce qu’il était très excité et me posait de nombreuses questions dès qu’il le pouvait.
J’ai réitéré cet exercice quatre fois de suite, soit une fois par semaine durant les quatre semaines avant le jour J. À chaque contact, je sentais son impatience grandir, comme s’il s’était désormais tellement projeté dans le nouveau lieu de vie et avec ses nouveaux copains, qu’il ne pouvait plus attendre de déménager. S’agissant du transport, je le sentais à chaque fois plus détendu. Nous avions bien mis au point le processus et, comme un skieur professionnel le fait avant de s’élancer sur le slalom, nous visualisions ensemble chacun des éléments (sortie du box, entrée dans le van, sortie du van, arrivée à l’écurie).
L’arrivée du grand jour
Lorsque le grand jour est arrivé, je regardais régulièrement ma montre afin de savoir où en étaient Jumper et Nicole, leur envoyant des pensées calmes et confiantes. J’attendais avec impatience aussi d’avoir des nouvelles de la part de Nicole.
Celle-ci m’a envoyé un message en fin de journée, dès qu’elle l’a pu. Elle n’en revenait tout simplement pas : Jumper était entré directement dans le van, sans aucune hésitation, comme s’il le faisait tous les jours, presque en sifflotant et en mâchouillant un brin d’herbe. Le trajet s’était passé sans encombre et lorsqu’il est arrivé dans son nouveau lieu de vie, il a donné l’impression à tous ceux qui étaient présents qu’il connaissait déjà l’endroit, se dirigeant sans aucun problème jusqu’à son box. Nicole est quand même restée quelques heures sur place pour s’assurer que tout se passe bien, mais elle a pu rentrer chez elle le cœur bien plus léger qu’elle pensait !
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